L’amour emprisonne, la compassion libère
Sadhguru nous parle des différences entre l’amour, la passion et la compassion, mais aussi du passage de la conspiration à l’inclusion.
En général, votre amour est alimenté par la passion. La compassion est une passion qui englobe tout. Lorsqu’il y a exclusion, on parle de passion. Lorsqu’il y a inclusion de tout, ça devient de la compassion. L’amour commence initialement par un certain attrait, il dépend donc de quelqu’un ou de quelque chose qui est agréable – pour vous, bien sûr. Vous comptez toujours sur le caractère agréable de quelque chose ou de quelqu’un. Autrement dit, l’émotion devient limitée. Ce n’est que si la personne que vous aimez est agréable que vous pouvez continuer à l’aimer. Si elle s’avère être ce que vous estimez désagréable, vous ne pouvez pas l’aimer.
L’avantage de la compassion, c’est que si quelqu’un est très désagréable, dans un état pathétique ou d’humeur massacrante, vous pouvez avoir plus de compassion pour lui ou elle. La compassion ne vous limite pas. Elle ne fait pas de distinction entre ce qui est agréable et ce qui est désagréable. Donc, la compassion est sans aucun doute une émotion plus libératrice que l’amour.
L’amour concerne généralement quelqu’un. Ça peut être beau, mais c’est très exclusif. Si deux amoureux s’assoient ensemble, le reste du monde est exclu. Ils ont créé un univers artificiel de communion. En gros, c’est comme une conspiration. Vous appréciez toujours votre conspiration, parce que dans la conspiration, vous devenez spéciaux : personne d’autre n’est au courant. Pour la plupart des gens, la joie de l’amour n’est généralement rien d’autre que cette conspiration.
Ils tombent amoureux, ils apprécient énormément cet état, mais une fois qu’ils se marient, c’est une déclaration au monde. D’un seul coup, tous les moments exceptionnels disparaissent, parce que ce n’est plus une conspiration. Tout le monde est au courant.
Cet aspect conspirationniste de l’amour exerce une forte pression sur les gens. Le fait d’exclure le reste de l’existence de votre expérience vous conduira tout droit à la souffrance. Si votre histoire commence comme une passion et se termine comme une passion, vous vous exposez à de nombreux problèmes dans votre vie : ce sera un emprisonnement. Si votre histoire commence par une passion et se transforme en une compassion illimitée, elle peut être libératrice.
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