11 histoires fascinantes sur le Bouddha racontées par Sadhguru
Voici une série d’histoires sur le Bouddha que Sadhguru a racontées au fil des ans pour éclairer certains aspects du cheminement spirituel et pour nous offrir l’inspiration de la vie et du parcours de Gautama.
Il n’existe probablement pas une personne au monde qui n’ait entendu le nom de Gautama. Bien qu’il y ait eu beaucoup de bouddhas, c’est son nom qui est resté. Il a été l’une des plus grandes vagues spirituelles et probablement l’enseignant spirituel qui a connu le plus de succès sur la planète. De son vivant, il avait quarante mille moines et cette armée de moines s’est mise en route pour engendrer une vague spirituelle. Il n’a rien fait de très nouveau en soi, mais il a offert la spiritualité à la société d’une façon qui fonctionne. Jusque-là, le processus spirituel n’était offert qu’en sanskrit dans cette partie du monde et le sanskrit était uniquement à la portée d’une certaine communauté de personnes. Les autres n’avaient pas le droit de l’apprendre parce que cette langue était considérée comme la voie d’accès au Divin. Pour la première fois, Gautama parlait en pali, la langue en usage à l’époque. Il a ouvert la voie de la spiritualité à toutes sortes de gens.
#1. Les premières années de la vie de Gautama Bouddha
Gautama était un prince d’un petit état princier. À sa naissance, un yogi prédit qu’il deviendrait un grand empereur ou un grand sage. Cette prophétie troubla le père de Gautama qui ne voulait pas qu’il devienne un grand sage. Il voulait faire de lui un grand empereur. Il pensait que toute exposition à la souffrance ou à la misère pourrait l’amener à devenir un sage. Il le maintint donc dans un état de plaisir absolu en le comblant des aliments, des vêtements et des plaisirs les plus exquis. Quand il atteignit l’âge de 19 ans, son père le maria à une très jolie jeune femme et l’isola dans un palais loin de la société, où il vivait dans le plaisir et n’était jamais exposé à aucune souffrance. Un jour, Gautama eut envie d’aller faire un tour à travers la ville, il demanda donc à son cocher de l’y emmener.
En chemin, il vit un homme qui était vieux. Il n’avait jamais vu un vieil homme de sa vie. Son père l’avait protégé de tout cela. Il s’exclama : « Que lui est-il arrivé ? » Le cocher lui dit : « Oh, c’est juste un vieil homme ». « Comment cela arrive-t-il ? » demanda Gautama. Le cocher répondit : « Tout le monde vieillit un jour. » Il se regarda : c’était un beau jeune homme. « Quoi, moi aussi ? » Le cocher répondit : « Oui, tout le monde vieillit. S’ils vivent assez longtemps, les gens vieillissent. » Il se rendit compte qu’il deviendrait lui aussi comme cela.
Puis il vit un homme allongé dans la rue, malade, incapable de se lever et en grande souffrance. Il dit : « Arrête-toi ! Qui est cet homme ? Que fait-il ? » Le cocher répondit : « Oh, il est malade, malheureusement. » « Qu’est-ce que cela veut dire ? » L’autre expliqua : « Le corps parfois tombe malade. Cela peut arriver à n’importe qui. » « À moi, un prince ? Cela peut m’arriver à moi ? » « Cela peut arriver à n’importe qui. » Gautama comprit alors : « Oh, je peux devenir comme ça. » Cette pensée le déstabilisa totalement. Puis, plus loin, il vit des funérailles. On portait le cadavre d’un homme. « Qu’est-il arrivé à cet homme ? » « Oh, il est mort, c’est tout. » « Qu’est-ce que cela signifie ? » « Cela arrive à tout le monde sans exception. » Alors Gautama se dit : « Qu’est-ce que je fais ? Je me contente de manger, de m’adonner aux plaisirs et à des bêtises ! Qu’est-ce que je fais de moi-même ? » Il fut accablé de grands tourments. Sa situation de prince et les plaisirs de ce palais perdirent soudain tout intérêt pour lui.
HIl se mit à se demander : « À quoi bon tout cela ? Ce corps va vieillir, il peut tomber malade et il va mourir à coup sûr. Pourquoi est-ce que j’investis toute ma vie là-dedans ? » Mais à ce moment-là, il avait un petit garçon. Il ne pouvait pas quitter cette femme aimante et ce charmant petit bébé. Il lutta et lutta encore.
Un peu plus d’un an et quart s’écoula. Quand le petit garçon eut un an et demi, il ne supporta plus d’attendre ; au milieu de la nuit, sans rien dire à personne, il se glissa hors du palais comme un voleur et partit pour de bon. Il partit en quête. « Je veux connaître la vérité sur cette vie. »
Le chemin du Bouddha vers l’éveil
C’est à ces époques que différentes écoles furent créées en Inde. À un moment, il y avait plus de 1 800 façons différentes de faire les choses, 1 800 types différents de yoga. On peut comparer cela à ce qui se passe avec la science médicale aujourd’hui. Il y a 25 ans, si vous vouliez un examen médical, vous aviez juste besoin d’un médecin de famille. Aujourd’hui, il y a un médecin pour chaque partie de votre corps.
La même chose arriva au système yogique. Les gens commencèrent à se spécialiser dans tout un tas de petites choses. Quand la spécialisation passe un certain cap, cela devient ridicule. C’est ce qui arriva au yoga. Il passa ce cap où on dénombrait 1 800 spécialisations différentes du yoga. C’est alors que Patanjali arriva et regroupa en quelque sorte tout cela dans les Yoga Sutras pour calmer cette expansion incessante.
L’époque de Gautama est postérieure à Patanjali, mais il y avait encore beaucoup de choses. Il se rendit d’école en école et il chercha à atteindre huit formes différentes de samadhi. Toutes ces expériences étaient merveilleuses, mais cela ne l’avait toujours pas libéré. C’est dans ce cadre qu’il se mit à marcher et devint samana, c’est-à-dire un ascète dont la principale pratique consiste à ne jamais demander de nourriture. Les samanas ne recherchent pas la nourriture parce qu’ils veulent combattre l’instinct fondamental de survie.
Ils se contentaient de marcher, sans jamais demander de nourriture. Mais la culture dans laquelle ils vivaient alors était favorable. S’ils voyaient des marcheurs en quête de spiritualité, les habitants cuisinaient chez eux et les suivaient pour leur servir à manger, parce qu’ils savaient que ces personnes ne demanderaient pas de nourriture. Si vous devenez samana aujourd’hui, vous marcherez jusqu’à la mort ! À cette époque, les gens étaient sensibles à leur sadhana et réagissaient, il y avait donc des milliers de samanas qui parcouraient le pays. Gautama en devint un. Même si vous ne demandez pas de nourriture, vous pouvez marcher près d’une ville pour qu’on vous apporte de la nourriture. Mais Gautama prit cela trop au sérieux et continuait à marcher. Il n’avait plus que la peau sur les os.
Il arriva alors à un endroit où il y avait une rivière appelée Niranjana. Il n’y avait que 45 à 50 centimètres d’eau et il y entra. Au milieu de la rivière, il n’eut pas l’énergie de poursuivre la traversée. Il y avait une branche morte et il s’y accrocha. Il n’avait pas la force de faire un pas de plus, mais il n’était pas du genre à lâcher prise. Il tint bon. Nous ne savons pas combien de temps. Peut-être deux minutes. Lorsque l’on se sent si faible, ces deux minutes peuvent paraître une éternité. Puis, alors qu’il s’accrochait, il comprit : « Qu’est-ce que je vise ? Pourquoi vagabonder dans tout le pays ? Aller d’école en école, apprendre ceci, apprendre cela, qu’est-ce que je cherche ? » Puis il se dit : « Il n’y a vraiment rien. Cette vie est en cours. Tout ce que j’ai à faire, c’est enlever les barrières qui ne me permettent pas d’en faire l’expérience. »
Comment Gautama devint un bouddha
Quand il comprit que tout était en lui et qu’il n’y avait nulle part où chercher, il eut soudainement l’énergie de faire un pas de plus, puis encore un pas de plus. Il traversa la rivière et s’assit sous cet arbre de la Bodhi qui, depuis, est devenu très célèbre. C’était une nuit de pleine lune. Il était assis là avec cette détermination : « Ou bien je vois la nature ultime de mon existence maintenant, ou bien je reste assis ici et meurs. Je n’ouvrirai pas les yeux avant de le savoir. »
Une fois cette résolution prise, un instant peut suffire pour savoir ce qui est en vous. Quand il vit qu’il n’y avait rien à faire de particulier pour la réalisation, il parvint à l’éveil complet. Et la lune brillait. Il n’avait pas mangé correctement depuis de nombreuses années. Il était samana depuis quatre ans et il avait rassemblé cinq disciples. Ceux-là pensaient : « Il est authentique. Parce qu’il ne mange pas, il est vraiment austère ». Et maintenant ils le voyaient dans un état d’exubérance et pouvaient voir la lumière sur son visage. Ils attendirent alors qu’il ouvre les yeux et dispense l’enseignement. Il ouvrit les yeux, les regarda, sourit et dit : « Cuisinez quelque chose, mangeons. » Ils étaient terriblement déçus. Ils se dirent : « Il a perdu la tête. » Ils avaient marché avec lui pendant quatre ans quand il n’avait rien d’autre que de la torture à leur offrir, mais une fois qu’il atteignit l’éveil, ils le quittèrent parce qu’ils voulaient entendre quelque chose de grave. Mais il leur dit : « Cuisinez quelque chose, mangeons. Nous avons perdu notre temps. »
#2. Le Bouddha et l’astrologue
Un jour, après être devenu un bouddha, Gautama alla s’asseoir sous un arbre. Non pas parce qu’un arbre est le meilleur endroit où s’asseoir, mais parce que c’était le seul bien immobilier à cette époque. Il n’y avait pas tant de constructions partout. Un arbre était un endroit agréable où s’installer plutôt que de s’asseoir sous un soleil écrasant.
Un astrologue extrêmement compétent dans son domaine vint se baigner dans la rivière et vit une empreinte de pas sur la berge. En observant comment sont les pieds de quelqu’un, on peut prédire exactement ce qu’il fera.
Il vit qu’il s’agissait de l’empreinte d’un empereur, quelqu’un qui devait gouverner le monde. Puis il se demanda pourquoi une telle personne se trouvait dans cet endroit éloigné près d’une jungle. Et il suivit les empreintes, pensant qu’il rencontrerait un empereur. C’est alors qu’il vit ce moine, Gautama, assis sous un arbre. En le voyant, il se dit : « Ou mon astrologie se fonctionne plus, on on se moque de moi, ou je suis en train d’halluciner. Que se passe-t-il ici ? » Il se dirigea vers Gautama et demanda : « Qui êtes-vous ? » Gautama lui répondit : « Je ne suis personne, je ne suis juste personne. » « Mais vous avez les pieds d’un empereur, vous devez conquérir le monde ! » Gautama dit : « Cela, je vais le faire, mais pas en conquérant. »
Il y a deux façons de posséder le monde, soit par la conquête, soit par l’inclusion. D’une façon comme de l’autre, quelque chose ou quelqu’un vous appartient. Mais si vous optez pour la conquête, ce sera toujours pénible. Si vous incluez, votre vie en sera grandement améliorée. Il dit : « Je suis l’empereur du monde. » L’astrologue s’étonna : « Vous êtes un moine, vous ne possédez rien. » « Je ne possède rien, et je ne suis personne. C’est pourquoi tout est à moi. »
Devenir une non-chose ne veut pas dire que vous ne servez à rien, quand vous êtes une non-chose, cela veut dire que vous avez tout intégré. Si vous êtes quelque chose, cela signifie que vous ne pouvez être que ça. Si vous êtes une non-chose, vous pouvez être comme vous voulez. Cet astrologue s’assit et dit : « Vous êtes un moine, vous n’avez rien, en plus de cela, vous dites que vous n’êtes personne et que tout est à vous. Qu’est-ce que cela signifie ? » Gautama dit : « Viens, j’ai un chemin pour toi. Tu es occupé à faire des prédictions de vie. Moi, j’ai un projet. » On fait des prédictions de vie parce qu’on est incapable de faire un projet. C’est pourquoi on se rabat sur des prédictions. Si on est capable d’avoir un projet et de le mener à bien, on ne se rabat pas sur des prédictions. Gautama déclara : « Tu es occupé à faire des prédictions. Je suis là, j’ai un projet. Viens, fais partie de mon projet, nous ferons autre chose ! »
#3. Quand le Bouddha envoya le père d’un homme au ciel
En Inde, lorsqu’un de vos parents ou grands-parents décède, il existe un système élaboré dictant ce qu’il convient de faire. Un homme mourut et son fils voulut s’assurer qu’il irait au paradis. En ville, on trouve de nombreux agents de voyages qui réservent des allers simples pour le paradis. Le fils alla d’agent de voyages en agent de voyages et tous étaient prêts à prendre la réservation, mais personne n’avait de billet confirmé. Or, il voulait un billet confirmé pour son père. Puis il découvrit que Gautama Bouddha en personne était en ville ce jour-là.
Un être éveillé est en communication directe avec Dieu. Si votre père est recommandé par lui, il va directement au paradis sans être arrêté aux portes. Il partit donc le chercher.
Gautama était assis sous un arbre devant un immense lac aux abords de la ville. L’homme s’approcha et tomba à ses pieds. Il s’accrocha à ses pieds comme un alligator et dit : « Mon père était un homme bon et il nous a quittés. Je veux que tu t’assures qu’il va au paradis. Il doit aller vers le haut, pas vers le bas. » Avant que Gautama puisse ouvrir la bouche, il ajouta : « Tu ne devrais pas dire non. » Il y a une tradition en Inde qui veut que si quelqu’un vient à vous et demande : « Je vais vous demander quelque chose, vous ne devriez pas dire non », cela signifie que vous ne pouvez pas dire non parce qu’il n’a plus d’autre espoir. Vous n’avez pas le choix. Alors Gautama dit : « Maintenant que puis-je faire ? Tu m’as déjà imposé cette restriction, je ne peux pas dire non. Très bien, voilà ce que tu vas faire : rentre chez toi, plonge dans la rivière à quatre heures du matin, prends un pot en terre et remplis-le à moitié de pierres et à moitié de beurre, ferme-le avec un linge, apporte-le ici et nous verrons ce que nous pouvons faire pour ton père. »
Notre homme s’en alla. Si votre père s’en va au paradis, pouvez-vous prendre un petit pot ? Il acheta le plus gros pot disponible en ville, le remplit à moitié de pierres, à moitié de beurre et le ferma. Il porta ce pot très lourd avec beaucoup de difficulté et vint se présenter devant Gautama. Gautama le regarda et dit : « Fais trois fois le tour du lac et reviens. » C’est ce qu’on appelle la circumambulation. Il y a une science à l’origine, mais maintenant les gens exagèrent de manière ridicule au point de faire le tour de tout trois fois. Gautama dit : « Fais trois fois le tour du lac et reviens. » L’homme fit trois fois le tour du lac en portant ce pot lourd. Il avait à moitié fini quand il vint se tenir devant Gautama. Gautama examina son état et sa détermination. Il lui dit : « Marche simplement dans l’eau jusqu’à ce que l’eau atteigne ta poitrine. » Il y entra.
Puis Gautama dit : « Laisse doucement le pot pénétrer dans l’eau. » Le pot entra et coula. Gautama ramassa un bâton épais, le lui jeta et dit : « Prends le bâton et maintenant d’un seul coup, tu dois casser le pot. » Le pot était sous l’eau et l’homme était fatigué. Briser cela d’un seul coup n’est pas une mince affaire. Mais si votre père s’apprête à aller au paradis, pouvez-vous abandonner ? Il se tint là et se prépara. L’homme pensa à tous les dieux qu’il connaissait et retint son souffle. Puis Gautama dit : « Si tu le casses d’un seul coup, les pierres viendront flotter à la surface, le beurre coulera. Alors, ce sera bon pour ton père. » En un seul coup musclé, le pot se cassa et le beurre remonta. Il regarda ce sacrilège : « Le beurre est remonté, que faire maintenant ? » Il regarda Gautama. Celui-ci dit : « Il n’y est pas arrivé. » Le beurre était remonté alors que les pierres étaient censées remonter et l’homme se sentit totalement déçu et abattu. Puis il fit demi-tour et commença à s’éloigner.
Alors qu’il sortait de l’eau, son cerveau se mit en marche. Il se dirigea vers Gautama et demanda : « Tu m’as dit que le beurre coulerait et que les pierres flotteraient. Comment est-ce possible ? Les lois mêmes de la nature sont telles que les pierres ne peuvent que couler, le beurre ne peut que flotter. M’as-tu trompé ? » Gautama dit : « Oh, maintenant que tu en sais autant sur les lois de la nature, où est le problème ? Si ton père est comme du beurre, il montera ; s’il est comme une pierre, il descendra. Qu’y puis-je ? Et que peux-tu y faire ? Tu as l’air très fatigué. Rentre chez toi et dors. »
#4. Le Bouddha et Angulimala
Il y avait un homme. Les gens lui avaient donné le nom d’Angulimala. Quelque chose lui était arrivé, il avait l’impression que la société avait été injuste envers lui et il était devenu un homme en colère. Quand vous êtes jeune, vous pensez que tout est injuste envers vous. Il devint donc très en colère contre la société et il fit un vœu. Dans cette ville qui avait été injuste envers lui, il allait tuer 101 personnes, leur couper un doigt et les porter en chapelet autour du cou.
Il mit son projet à exécution. Il habitait dans une jungle, mais ce lieu menait à beaucoup d’autres endroits. Les gens étaient terrifiés à l’idée de passer par là. En quelques années, il tua cent personnes. Il en voulait juste une de plus pour satisfaire son avidité. Un jour, Gautama Bouddha arriva dans cette ville. À ce moment-là, comme il portait une guirlande de doigts, on l’appelait Angulimala, ce qui signifie « celui qui porte des doigts en guirlande ». Il lui fallait juste un doigt de plus pour accomplir son vœu. Gautama arriva et il devait passer par là. Les gens lui dirent : « N’allez pas par là. Ce n’est pas un homme. C’est un animal. Ce n’est pas quelqu’un à qui vous pouvez dispenser un enseignement ou que vous pouvez amener à la méditation. N’y allez pas, parce qu’il veut juste prendre une vie de plus. Nous ne voulons pas que ce soit la vôtre. » Alors Gautama dit : « Si je n’y vais pas, qui ira ? Et il restera insatisfait. Il a juste besoin d’un doigt de plus. Laissez-moi y aller. » Il s’en fut. Angulimala, assis sur un rocher, vit ce moine arriver tranquillement.
À ce moment-là, il savourait sa réputation. Il terrifiait les gens, ce qui lui plaisait. Les gens tremblaient à la seule évocation de son nom. Alors assis sur le rocher, il rugit pour prévenir ce moine : « Je suis ici, et c’est bientôt ta fin. » Gautama le regarda et continua à marcher tranquillement, un sourire au visage. Il n’aimait pas ça. Habituellement, quand ils le voyaient ou l’entendaient, les gens couraient dans tous les sens, voulant sauver leur peau. Il aimait ça. Or, cet homme continuait à marcher. Il sauta du rocher, vint se tenir devant lui et lui dit : « Qui diable es-tu ? Et sais-tu qui je suis ? » Il montra son mala, fait de doigts. « As-tu entendu parler de moi ? » Gautama dit : « Eh bien, j’ai entendu beaucoup de choses à ton sujet, et alors ? » Et il continua à marcher. « Où crois-tu aller ? Tu continues à avancer alors que je te parle ? » Gautama dit : « Ma marche s’est arrêtée il y a longtemps. Je suis arrivé. C’est toi qui essaies d’aller quelque part. »
Alors, Angulimala se mit à rire. Il dit : « Foutaises. Tu es bel et bien fou. Je suis immobile, et tu dis que j’avance. Tu marches et tu dis que tu n’avances pas. Quel est ton problème ? » Gautama dit : « Je suis arrivé il y a longtemps. Je ne vais nulle part. C’est toi qui essaies d’aller quelque part. Mais tu ne sais pas comment y aller. Tu veux mon doigt ou mon cou ? Tu as déjà des doigts, tu peux accrocher ma tête et ça fera un bon pendentif pour ton collier. Parce que j’ai fini, je suis arrivé. Peu importe que je sois physiquement ici ou non. Tu peux faire ce que tu veux. »
Il n’y a de plaisir à tuer que si les gens sont terrifiés et ne veulent pas mourir. À quoi bon tuer quelqu’un qui veut mourir et à qui cela est égal ? Et il lui apparut que même s’il le tuait, son désir d’avoir 101 vies ne serait pas comblé, parce que cet homme-là ne lui procurerait pas de plaisir. Alors il dit : « Attends, dis-moi de quoi tu parles. Tu bouges et tu dis que tu es arrivé et que tu ne bouges pas. Je ne bouge pas et tu dis que je bouge. » « Tu recherches l’épanouissement à ta manière – 101. Moi, je suis comblé. C’est la grande différence. Et tu peux prendre ma vie. Si tu penses que ça va te combler, fais-le, parce que ma tâche consiste à combler les gens. Si tu peux être comblé sans même un enseignement, juste en me tranchant la gorge, fais-le, où est le problème ? »
Angulimala devint alors son disciple. Gautama dit : « Tu dois entrer dans la ville où tu as tué cent personnes. » Les moines de Gautama étaient appelés bikkus. « Bikku » signifie littéralement mendiant. Il lui donna un vêtement jaune et un bol à aumônes. Il lui dit : « Va chercher de la nourriture en ville. » Dans une petite ville, si cet homme avait tué cent personnes, cela signifie que presque toutes les familles avaient perdu quelqu’un à cause de lui. Angulimala entra dans la ville en tenue de moine. En voyant cela, les gens furent terrifiés. Ils ne savaient pas pourquoi il était venu. Tous montèrent sur leurs terrasses parce qu’ils avaient peur de ce qu’il allait faire. Puis, quand ils virent qu’il était devenu inoffensif, qu’il n’était plus le même homme féroce, ils se mirent à lui jeter des pierres parce que chaque famille avait perdu quelqu’un à cause de lui. Il continua son chemin, les pierres le frappaient et il saignait de partout. Quand les jets de pierre devinrent un peu excessifs, Gautama s’approcha et demanda aux gens d’arrêter. Il leur dit : « Ce n’est plus le même homme. Cet homme est une extension de moi. C’est à moi que vous jetez ces pierres. Arrêtez. Il est inutile de tuer cet homme parce qu’il est parvenu à la réalisation d’une manière très difficile. Vous ne pouvez pas gâcher cet homme maintenant en le tuant. » Angulimala devint un disciple star et s’en fut à travers tout le pays pour répandre la façon de vivre et les savoirs du Bouddha. Mais on continua à l’appeler Angulimala parce qu’il portait ces doigts autour de son cou.
#5. L’histoire du Bouddha et d’Ananda
Ananda et Gautama étaient en réalité cousins. Quand Gautama commença à initier les gens à la vie monastique, Ananda vint et dit : « Moi aussi, je vais devenir moine. Mais si je deviens ton disciple, je vais mettre une condition et tu dois écouter parce que je suis ton aîné. Je vais devenir ton disciple, mais je serai toujours avec toi. Tu ne m’enverras jamais faire des courses. Je serai toujours ton ombre. » Gautama leva les yeux et dit : « C’est à toi de décider, ça ne me pose aucun problème. » Si on veut devenir un disciple et y mettre une condition, on ne goûtera jamais la saveur que peut avoir le fait d’être disciple. Dès qu’on pose une condition, on détruit simplement toutes les possibilités de la vie. Gautama rit et dit : « D’accord ». Une fois cette condition posée, il la remplit. Cela ne lui posait aucun problème.
Un jour, Gautama décida de rendre visite à sa femme qu’il n’avait pas vue depuis plus de huit ans. Il était parti au milieu de la nuit alors que son enfant était un tout jeune nourrisson. Yashodha était une femme très fière. Elle était très blessée qu’il soit parti sans un mot au milieu de la nuit. Il avait abandonné le royaume, son fils, sa femme et était parti sans rien dire. Huit ans plus tard, il alla la voir parce qu’il voulait qu’elle puisse bénéficier de la possibilité de vivre ce qu’il avait vécu. Gautama dit à Ananda : « Maintenant, je vais retrouver ma femme. S’il te plaît, reste à l’écart, nous n’avons pas besoin de toi. Elle est déjà très offensée et en colère que je sois parti au milieu de la nuit. Maintenant, si je te prends comme compagnon pour aller là-bas la retrouver, elle ne le prendra pas bien. S’il te plaît, reste ici. » Ananda dit : « Tiens parole ».
C’était une situation très inconfortable. Gautama n’est pas du genre à manquer à sa parole. Il consentit et emmena Ananda alors qu’il allait retrouver sa femme. Celle-ci, furieuse, piqua une crise, lui cria dessus, le traita de lâche. Il écouta en silence. Puis il lui dit : « Cet homme qui t’a épousée n’est plus, cet homme a disparu. Mais je suis ici, je suis le Bouddha maintenant, je suis un être réalisé. La seule chose possible pour cet homme était peut-être d’avoir quelques enfants de plus. Mais maintenant, quelque chose d’extraordinaire est possible. L’homme qui est ici est totalement différent. S’il te plaît, regarde-moi, je ne suis plus la même personne. »
Elle répondit : « Rien à faire, tu es mon mari. » Ce ne sont que des conditions qui sont posées aux relations, tout comme Ananda l’avait fait. « Tu es un lâche, et tu as quitté ton petit garçon. Il ne sait même pas qui est son père. Tu t’es enfui. » Elle avait beaucoup de choses à dire. Elle dit tout ce qu’elle avait sur le cœur. Gautama dit : « Très bien ». Puis Yashodha lui fit le coup habituel, elle demanda : « Qu’est-ce que tu vas donner à ton fils ? » Elle amena son fils et dit : « Demande à ton père ce qu’il va te donner. » Gautama s’y était préparé. Il appela Ananda et dit : « Apporte mon bol à aumônes. » Il apporta le bol à aumônes. Il appela son fils et dit : « Je ne veux pas que tu souffres en étant roi, alors je te donne la liberté ultime. Mon héritage est mon bol à aumônes. » Il remit son bol à aumônes à son fils de huit ans et celui-ci devint sanyasi.
Ananda détruisit sa possibilité en posant une seule condition. Il passa à côté de tout. Quand Gautama fut sur son lit de mort, seuls les disciples éveillés entrèrent. Tous les autres restèrent à l’extérieur. Ananda pleura et dit : « J’étais si proche de lui, mais je suis mis à l’écart, pourquoi ? Pourquoi cela ne m’est-il pas arrivé à moi ? » Quand les gens posèrent la même question à Gautama, il répondit : « Comment une cuillère pourrait-elle percevoir le goût de la soupe ? » Si vous voulez percevoir le goût de la soupe, il vous faut cette sensibilité de la langue. Dès que vous posez des conditions dans la vie, vous devenez inanimé. Vous êtes réduit à une chose et vous essayez de réduire l’autre chose. Mais cette autre chose est loin de vous. C’était regrettable pour Ananda.
#6. Est-ce que Dieu existe ?
Un très bel incident se produisit dans la vie de Gautama Bouddha. Un certain matin, il était assis avec une assemblée de ses disciples et une personne vint. C’était un dévot de Rama. Il n’avait fait que psalmodier « Rama, Rama, Rama » toute sa vie et il n’était pas seulement allé au temple, mais il avait construit lui-même de nombreux temples. C’était un grand dévot. Il avançait en âge et un petit doute l’assaillit. « Toute ma vie, je n’ai fait que psalmodier "Rama, Rama, Rama". Il y a tellement de gens ici qui ne croient pas en Dieu et ils s’amusent quand même dans le monde. Je suis passé à côté de tout, juste pour prononcer le nom de Dieu. Supposons qu’il n’y ait pas de Dieu comme certains le disent, je vais passer à côté de ma vie entière. » Il savait que Dieu existait, mais il avait juste un petit doute.
« Quoi qu’il en soit, il y a un être éveillé ici, il est censé le savoir. » Il alla voir Gautama. Tôt le matin, avant que le soleil ne se lève, il se mit dans l’ombre et demanda : « Dieu existe-t-il ? » Gautama regarda l’homme et répondit : « Non ». C’était la première fois qu’il prononçait un non clair et franc. Tous les disciples présents étaient en proie à une lutte intérieure permanente : y a-t-il un Dieu ou n’y en a-t-il pas ? C’est une lutte acharnée, qui dure depuis des milliers d’années. Depuis que l’homme a commencé à exister sur cette planète, cette lutte intérieure est là. La lutte est là pour les croyants comme pour les non-croyants. C’était la première fois que Gautama prononçait un non catégorique et il y eut un grand soupir de soulagement. La lutte n’était plus nécessaire. Il n’y a pas de Dieu. Personne ne vous espionne, vous pouvez faire ce que vous voulez de votre vie. Quelle joie ! Ce fut un grand soulagement.
Dans la soirée, un autre homme vint. Cet homme était un Charvaka. Ce sont de purs matérialistes qui ne croient en rien d’autre que ce qu’ils voient. À cette époque dans le pays, il y avait des Charvakas professionnels. Ils venaient dans votre ville et lançaient un défi : « Je vais vous prouver qu’il n’y a pas de Dieu. Si vous me prouvez que Dieu existe, je vous donnerai telle somme d’argent, mais si je vous prouve que Dieu n’existe pas, vous me devrez telle somme. » C’est leur profession. C’était un Charvaka expert. Vous aurez beau croire en Dieu depuis 50 ans, si vous parlez à cet homme pendant 15 minutes, il vous prouvera qu’il n’y a pas de Dieu. Il avait prouvé qu’il n’y avait pas de Dieu à des milliers de personnes. Il avançait en âge et un petit doute l’assaillit. « Supposons que Dieu existe. Après avoir prouvé pendant si longtemps qu’il n’y avait pas de Dieu, quand j’irai là-bas, me laissera-t-il tranquille ? Déjà ces croyants disent que Dieu est très vengeur ; me laissera-t-il tranquille ? » Il ressentit une légère peur. Il savait qu’il n’y avait pas de Dieu, mais juste un petit doute lui vint.
Il alla voir Gautama le soir après le coucher du soleil, et debout dans l’ombre, il posa la même question : « Dieu existe-t-il ? » Gautama regarda l’homme et répondit : « Oui. » Il y eut un nouveau tumulte parmi les disciples. Le matin, ils étaient très heureux qu’il n’y ait pas de Dieu. Dans la soirée, il dit que Dieu existe. À quoi Gautama joue-t-il ? De toute façon, quel est le jeu ? Essaie-t-il juste de créer de la confusion ? En fait, tout le jeu consiste à supprimer toute croyance afin que vous cherchiez vraiment. Avec la croyance, vous avez seulement détruit la quête.
#7. Comment le Bouddha commença le zen
Ce jour-là, Gautama vint et s’assit sur l’estrade. Des centaines de disciples attendaient qu’il parle. Il y avait une personne dans ce groupe qui était connue sous le nom de Mahakashyap. Le reste de la communauté avait décidé qu’il était fou parce qu’il ne venait jamais écouter les discours de Gautama Bouddha, il ne méditait jamais et ne faisait rien. Il était simplement assis sous un arbre comme un imbécile. Ce n’était pas un homme spirituel intelligent, il était simplement assis là. Tout le monde se résignait à le considérer comme un imbécile à qui on ne peut rien enseigner. Ce jour-là, Gautama vint s’asseoir. Il avait une fleur à la main. Il ne fit que regarder la fleur. Les gens attendaient qu’il parle, mais il était tellement absorbé par la fleur qu’il ne prononça pas une seule parole. Les minutes se changeaient en heures, mais il regardait simplement la fleur. Il ne prit jamais la peine de parler. Soudain, Mahakashyap éclata de rire. Il riait à gorge déployée. Alors Gautama regarda Mahakashyap et le reste de la foule et dit : « Ce que je peux donner en paroles, je vous l’ai donné ; ce que je ne peux pas donner en paroles, je l’ai donné à Mahakashyap. » Ce fut le début du zen. Il n’y a pas de science, d’enseignement, d’écriture, de méthode ou de pratique. Vous vous asseyez simplement et attendez. Quand cela arrive, cela vous arrive.
Le zen est un chemin un peu fou, mais un chemin très beau, car il n’y a absolument aucune servitude nulle part. Mais pour que le zen se produise, il doit y avoir un Mahakashyap, il doit y avoir quelqu’un qui est à ce niveau de perception ; sinon cela n’arrive pas.
Ce qui s’est passé entre le Bouddha et Mahakashyap est le premier moment zen consigné dans le monde. Cela avait peut-être eu lieu de nombreuses fois auparavant, mais cela ne s’était pas transformé en une démarche spirituelle à part entière.
#8. Le Bouddha dit « Laisse tomber ça »
Un jour, un homme vint voir Gautama Bouddha. Gautama était assis seul dans un petit enclos et l’homme vint avec deux brassées de fleurs parce qu’en Inde, c’est une façon normale de saluer son gourou. Alors que l’homme s’approchait de lui, Gautama le regarda et lui dit : « Laisse tomber ça ». À ces mots, l’homme se dit que Gautama lui demandait de laisser tomber les fleurs qu’il avait apportées en offrande. Puis il se dit : « Peut-être que c’est de mauvais augure parce que je les porte dans ma main gauche. » C’est un élément de la culture qui veut que, si on donne quelque chose à quelqu’un avec la main gauche, c’est considéré comme de mauvais augure. Il laissa donc tomber les fleurs dans sa main gauche, puis continua de manière appropriée. Gautama le regarda une fois de plus et dit : « Laisse tomber ça. » Maintenant, il ne savait plus quoi faire. Quel était le problème avec les fleurs ? Il laissa tomber le reste des fleurs. Puis Gautama dit : « J’ai dit : laisse tomber ça, pas les fleurs. » Celui qui a apporté les fleurs, vous devez le laisser tomber, sinon vous ne connaîtrez pas le Bouddha. Vous viendrez, vous vous prosternerez, vous écouterez et vous partirez, mais vous ne saurez pas ce que cela signifie d’être en présence d’un être éveillé. Vous passerez complètement à côté de cette possibilité.
Si vous souhaitez ajouter une toute nouvelle dimension à votre vie, vous devez laisser tomber celui-ci, pas autre chose. Laissez tomber votre travail, votre famille, ou ceci et cela ne veut rien dire. En ce moment, ce que vous appelez « moi-même » est juste un amas de pensées, d’émotions, d’idées, d’opinions et de systèmes de croyances. Si vous ne laissez pas tomber tout cela, où y a-t-il une nouvelle possibilité ? Essayez-vous juste de maquiller les vieilles choses avec quelques fioritures ? Cela ne va pas aider ; cela va rendre les choses plus difficiles. Mais il ne suffit pas de dire « laisse tomber ça » pour que cela tombe, il y a donc des méthodes et des procédures à introduire pour que cela se produise.
#9. Pourquoi le Bouddha envoya un moine chez une prostituée
Gautama et ses disciples se déplaçaient constamment de village en village et de ville en ville. Partout où il allait, il y avait au moins 2 000 à 3 000 moines avec lui. Toutes ces personnes mendiaient pour manger et boire. Dans la culture indienne, si une personne spirituelle vient à votre porte et vous demande de la nourriture, même si vos enfants n’ont pas mangé, vous devez lui donner à manger en priorité. Quand les gens étaient comme ça, chaque fois qu’il entrait dans une ville avec 2 000 à 3 000 moines, il y avait soudain une pression sur les villageois. Il établit donc une règle selon laquelle ils ne devaient jamais rester plus de trois jours dans aucun endroit afin de ne pas accabler la population.
Seulement pendant les moussons, il était très difficile de voyager à pied à travers les jungles, car la partie nord et orientale du sous-continent indien reçoit de fortes pluies. Marcher à travers les jungles aurait été périlleux et beaucoup y auraient perdu la vie. Par conséquent, c’était une période où ils séjournaient dans une ville plus grande et se répartissaient dans de nombreuses maisons.
Pendant la journée, les moines sortaient pour demander l’aumône. Ananda Tirtha rencontra une courtisane. Elle lui donna l’aumône, le regarda, un beau et grand jeune homme, et dit : « J’ai entendu dire que les moines cherchaient un abri. Pourquoi ne pas venir loger dans ma maison ? » Ananda Tirtha répondit : « Je dois demander au Bouddha où je dois séjourner. » Elle devint vraiment taquine : « Oh, tu veux demander à ton gourou ? Va lui demander. Voyons ce qu’il en dit. » Ananda retourna voir Gautama et mit à ses pieds ce qu’il avait recueilli. Tout le monde était censé trouver de la nourriture et un abri où qu’ils aillent. Alors Ananda demanda : « Cette dame m’invite. Puis-je séjourner là-bas ? » Gautama dit : « Si elle t’invite, tu dois y aller et y séjourner. » En entendant cela, les gens de la ville qui étaient autour se mirent en colère. Ils s’exclamèrent : « Quoi ? Un moine va loger dans la maison d’une prostituée ? Ça y est ! Ce processus spirituel est devenu corrompu. » Gautama les regarda et dit : « Pourquoi êtes-vous si inquiets ? La dame l’invite. Laissez-le séjourner là-bas. Où est le problème ? »
Les gens commencèrent à se lever. Il dit : « Attendez. Je suis sur ce chemin parce que je vois que c’est la façon la plus précieuse et la plus puissante de mener sa vie. Maintenant, vous me dites que sa façon de vivre à elle est plus puissante que la mienne ? Si c’est la vérité, je devrais aller la rejoindre. C’est ce que doit faire un véritable chercheur : si l’on trouve quelque chose de beaucoup plus élevé, il faut aller voir. » Les gens se sentirent offensés, et bien sûr, beaucoup partirent. Ananda alla séjourner chez elle. À cause des pluies, il faisait froid. Il ne portait qu’une fine robe, alors elle lui donna une belle écharpe de soie. Il s’en enveloppa. Quand les gens virent ça, il leur devint évident qu’il s’égarait. Elle lui prépara de la bonne nourriture. Il mangea. Le soir, elle dansa pour lui. Il la regarda avec la plus grande attention. Quand les gens entendirent la musique, ils pensèrent qu’il avait sombré. Le temps passa. Quand les pluies cessèrent et qu’il fut temps de partir, Ananda vint vers Gautama avec une nonne. Tel est le pouvoir de qui est sur le chemin de la vérité.
#10. Une mère demande au Bouddha de ressusciter son fils mort
Ce jour-là, une femme qui était mère de trois jeunes garçons avait perdu son mari et était accablée de chagrin. Naturellement, après cette perte, elle s’accrocha aux trois enfants comme à sa vie. Mais l’aîné mourut aussi un an plus tard, et peu de temps après, le second décéda également. Alors, elle s’accrocha désespérément à son seul enfant, mais ce garçon mourut lui aussi peu de temps après. Incapable de supporter cette perte, elle prit le corps du petit garçon et alla voir Gautama Bouddha. Elle dit : « Vous et toute votre spiritualité. Rien de ce que vous dites n’a de sens à moins que vous ne rameniez ce garçon à la vie. Mon mari est mort, et j’ai réussi à le supporter. Mon aîné est mort, puis le second ; j’ai continué à tenir bon. Maintenant, le dernier est parti. Si vous êtes authentique, prouvez-le maintenant en ramenant ce garçon à la vie. »
Gautama regarda la femme et sut que, dans cet état d’émotion excessive, rien de ce qu’il pourrait dire ou faire n’arriverait jusqu’à elle. Alors il dit : « Je vais ramener ton garçon à la vie. Va me chercher quelques graines de sésame dans une maison qui n’a jamais connu la mort. » Portant le corps du garçon, la femme s’en alla de maison en maison, à la recherche de celle qui n’avait jamais connu la mort. Après avoir traversé toute la ville, elle comprit qu’il n’y en avait pas une seule. Alors elle s’arrêta, fit ce qu’elle avait à faire avec le corps, revint et s’assit devant Gautama. Elle resta avec lui tout au long de sa vie.
#11. Comment le Bouddha mourut
Gautama Bouddha mourut empoisonné. Sa nourriture était empoisonnée, il s’en rendit compte après l’avoir absorbée et il sut qu’il n’y survivrait pas. L’hôte nourrit d’abord le Bouddha et ils préparèrent le repas pour tous les moines qui étaient avec lui. Alors il dit : « Vous m’avez donné une nourriture merveilleuse, je l’ai mangée, mais je ne pense pas que mes disciples puissent digérer cette nourriture. Votre hospitalité doit être satisfaite du fait que j’ai mangé. Ne la servez pas à mes disciples. » Alors il s’écroula. Il n’était pas encore mort, mais il était allongé souffrant. Les disciples se réunirent, alors il dut leur parler et leur donner des conseils sur la façon de prendre la suite, car sa fin était inattendue. Il aurait vécu quelques années de plus. Il était incapable de s’asseoir. Il ne pouvait pas parler allongé alors il soutint simplement sa tête et parla. Cette posture devint la posture du Mahaparinirvana de Gautama, comme on l’appelle. C’est une posture qui est devenue vraiment sacrée pour les bouddhistes. Il y a beaucoup d’images du Bouddha allongé parce que le dernier message, la direction fondamentale qu’il a donnée quant à la façon dont ce mouvement devait se poursuivre, se passa à ce moment-là. Beaucoup de bouddhistes commencèrent à s’allonger comme ça. C’est une culture. Vous pouvez imiter la posture, mais vous ne pouvez pas devenir un bouddha.
Interlocuteur : Sadhguru, est-ce que cela veut dire que je ne peux pas devenir un bouddha ?
Sadhguru : Si Gautama peut devenir un bouddha, pourquoi ne pouvez-vous pas devenir un bouddha ? Bouddha veut dire celui qui est au-dessus de son intellect. Le but même de l’Ingénierie Intérieure est de faire de vous un bouddha. Pendant quelques instants, nous avons fait de vous un bouddha parce que vous étiez au-dessus de votre intellect pendant quelques instants. Maintenant, toute l’astuce est de savoir comment y rester ; il suffit de rassembler la conscience nécessaire pour y rester.
Regardez cette vidéo pour découvrir les réflexions de Sadhguru sur la différence entre la voie du Bouddha et la voie de Shiva.
Référence aux personnes qui effectuent les rites mortuaires pour aider les défunts à aller vers l'au-delà.