Les avantages de l’alimentation végétale
Sadhguru se penche sur les avantages de l’alimentation végétale et montre comment elle peut facilement s’intégrer dans la vie de chacun.
Si vous écoutez votre corps, il vous dira clairement quels aliments le rendent heureux. Mais en ce moment, vous écoutez votre mental. Votre mental ne cesse de vous mentir. Ne vous a-t-il pas déjà menti par le passé ? Aujourd’hui, il vous dit : « Voilà, c’est ça. » Demain, il vous fera ressentir de la gêne pour vos convictions d’hier. Ne vous fiez pas à votre mental. Vous devez juste apprendre à être à l’écoute de votre corps.
Apprendre à être à l’écoute de son corps demande une certaine attention. Une fois que vous y arriverez, vous saurez quoi manger et quoi ne pas manger. Toute créature le sait. L’espèce humaine est censée être la plus intelligente de la planète, mais nous ne savons même pas quoi manger.
Vous devriez manger les aliments avec lesquels votre corps est le plus à l’aise, avec lesquels il n’a pas à lutter pour être nourri. Que vous souhaitiez faire votre travail correctement ou étudier correctement ou faire n’importe quelle activité correctement, il est extrêmement important que votre corps soit à l’aise. Nous ne voyons pas les choses d’un point de vue moral. Nous examinons simplement ce qui convient à l’organisme : nous essayons de manger des aliments qui nous font nous sentir bien dans notre corps.
Comment devenir végétarien
En termes de qualité des aliments qui pénètrent en vous, une alimentation végétarienne est certainement bien meilleure pour l’organisme qu’une alimentation non végétarienne. Il suffit de faire l’expérience et de voir : lorsque vous mangez de la nourriture végétarienne sous forme vivante, quelle différence cela fait-il ? L’idée est de manger autant d’aliments vivants que possible : tout ce qui peut être consommé sous forme crue, c’est-à-dire non cuite. Une cellule vivante a tout pour favoriser la vie. Si vous consommez une cellule vivante, vous verrez que la sensation de santé dans votre organisme sera tout à fait différente de tout ce que vous avez connu. Lorsque nous cuisons les aliments, nous détruisons la vie en eux. L’ingestion d’aliments qui ont subi ce processus de destruction ne génère pas la même quantité d’énergie vitale dans l’organisme. La consommation d’aliments vivants en revanche vous apporte un niveau de vitalité différent. En intégrant au moins 30 à 40 % d’aliments vivants dans votre alimentation (graines germées, fruits et légumes pouvant être consommés vivants), vous verrez que cela favorisera la vie en vous.
Avant tout, les aliments que vous mangez sont la vie. D’autres formes de vie donnent leur vie pour nourrir la nôtre. Si nous parvenons à manger en éprouvant une immense gratitude pour eux, alors la nourriture se comportera d’une manière très différente en nous.
Régime végétal contre consommation de viande
Q) Sadhguru, je suis un amateur de bonne chère. Puis-je manger de la nourriture non végétarienne si cela me convient ?
Sadhguru : Que vous mangiez un aliment végétal ou animal, c’est toujours de la violence. De nombreux documents montrent aujourd’hui que les plantes aussi sont sensibles. Il y a suffisamment de preuves qui montrent qu’elles crient.
Vous ne l’entendez pas, c’est tout. Parmi les arbres... Imaginons qu’il y ait mille ou dix mille arbres ici et qu’un éléphant vienne et se mette à manger les feuilles d’un arbre. Cet arbre enverra immédiatement des messages à tous les autres arbres de son espèce pour les avertir qu’il est mangé ainsi. En quelques minutes, si l’éléphant va aux autres arbres, tous les arbres auront produit une certaine quantité de substance toxique dans leurs feuilles. Lorsque l’éléphant essayera de manger les feuilles, elles auront un goût amer pour le dissuader de les consommer. Les végétaux sont sensibles.
Que vous cueilliez un fruit ou un légume ou que vous découpiez un animal et le mangiez, tout est cruel. C’est juste que nous devons le faire avec une certaine sensibilité, uniquement dans la mesure où cela est nécessaire. Vous devriez abandonner cette idée que vous êtes un amateur de bonne chère. Nous devons tous manger de la nourriture ; sinon ce serait cruel pour notre propre corps. Mais il n’est pas juste de s’identifier à la nourriture parce que cela veut dire que nous allons nous laisser aller, et pas seulement nous nourrir. En tant que vie, nous avons le droit de nous nourrir – c’est ainsi qu’est le cycle alimentaire dans le monde –, mais nous n’avons pas le droit de prendre une autre vie sans raison, juste pour le plaisir. Nous n’avons pas à le faire. Nous avons le droit de nourrir cette vie, mais nous n’avons pas le droit de prendre plaisir à prendre une autre vie. Ne vous dites pas « amateur de bonne chère », parce que la nourriture ne devrait jamais devenir une identité. Nous mangerons ce que nous devons manger à un moment donné, pour survivre et nous nourrir.
Alimentation et santé mentale
Q) Y a-t-il un lien entre notre mental, notre humeur, notre état émotionnel, notre santé mentale et la nourriture que nous mangeons ? D’une manière générale, quel est le lien entre notre corps et notre mental ?
Sadhguru : Le système yogique n’identifie pas le corps et le mental comme deux entités différentes. C’est seulement que ce que nous appelons mental est une certaine quantité de mémoire et d’intelligence. Votre cerveau fait partie de votre corps. Les gens pensent généralement que le cerveau prime, simplement parce qu’il gère le processus de pensée. Mais entre le cerveau et le reste du corps, qui a plus de mémoire et d’intelligence ? Si vous y regardez de plus près, la mémoire de votre corps remonte à des millions d’années. Il se souvient parfaitement de comment étaient vos ancêtres. Le mental ne peut pas en dire autant. En ce qui concerne l’intelligence, ce qui se passe dans une seule molécule d’ADN est si complexe que votre cerveau tout entier ne peut pas le comprendre. Dans le système yogique, il y a un corps physique et un corps mental – une intelligence et une mémoire qui traversent tout le corps.
Un grand nombre de personnes en Occident prennent des antidépresseurs à un moment donné de leur vie. Le type d’aliments que nous mangeons a un impact énorme sur le mental. On dit qu’un Américain moyen consomme 90 kg de viande par an. Si on pouvait ramener ce chiffre à 20 kg, je dirais que 75 % de la population n’aurait plus besoin d’antidépresseurs. La viande est un bon aliment pour survivre si vous êtes dans le désert ou la jungle. Si vous êtes perdu quelque part, un morceau de viande vous permettra de survivre, car on y trouve une concentration de nutriments. Mais ce ne devrait pas être un aliment que l’on mange quotidiennement alors qu’il y a d’autres choix.
Il y a plusieurs éléments à prendre en considération. Un aspect est que les animaux ont une intelligence qui leur permet de savoir dans leurs derniers instants qu’ils vont se faire tuer, quelle que soit la ruse ou la rigueur scientifique avec laquelle on procède. Tout animal qui a la capacité d’exprimer une émotion ou une autre comprendra toujours quand il va être tué. Supposons que vous appreniez, dès maintenant, qu’à la fin de cette journée, vous allez vous faire massacrer. Imaginez les tourments que vous allez connaître, l’explosion des réactions chimiques en vous. Un animal en connaît au moins une partie. Cela veut dire que lorsque vous tuez un animal, des acides négatifs et d’autres produits chimiques sont présents dans la viande. Lorsque vous consommez de la viande, cela crée des niveaux inutiles de fluctuations mentales en vous.
Pour la plupart de ceux qui ont connu des problèmes de santé mentale, la maladie n’est pas pathologique, mais elle a été entretenue. Un pourcentage aussi élevé de personnes ne peut être malade mentalement que si nous entretenons cela d’une manière ou d’une autre au sein de notre tissu social.
Si vous mettez les personnes actuellement sous antidépresseurs au régime végétarien conscient, dans environ trois mois, beaucoup d’entre elles n’auront plus besoin de leurs médicaments. Nous avons vu cela avec beaucoup de gens qui sont venus au centre de yoga Isha.
Faire les bons choix
Je pense que nous avons besoin d’une campagne efficace pour l’alimentation, comme la campagne anti-tabac aux États-Unis. Dans les années 70, il fallait traverser des nuages de fumée dans n’importe quel lieu public aux États-Unis. Puis une campagne active et réussie a été lancée et a permis d’assainir l’air. Aujourd’hui, vous pouvez entrer dans un restaurant, il n’y a pas de fumée. Mais il y a encore du dioxyde de carbone dans la boisson ! À une époque, fumer n’était pas simplement une nécessité pour beaucoup de gens, c’était une mode. Souffler sa fumée dans la figure des autres était considéré comme approprié. Avec une campagne adéquate, cette situation a radicalement changé en une génération. Une campagne tout aussi réussie est nécessaire pour ce que nous mangeons et ce que nous buvons.